Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.
Sully Prudhomme
illustration : tableau de Rafał OLBIŃSKI « Dans l’oeil d’un cygne »
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !
Alphonse de Lamartine
Extrait des « Méditations poétiques », Édition et Librairie Henri Beziat, 1936
La lune au ciel finit sa course,
Le Grand Chien, les Pléiades, l’Ourse
Pendent en bas du ciel pâli…
Déjà ? Et toujours seule au lit…
Sappho de Lesbos
Source : Traduction de Marguerite Yourcenar « La couronne et la lyre » (page 76) Éditions Gallimard, 1979
illustration : « Sapho » sculpture de James Pradier
La vie coule à la mort comme un fleuve à la mer,
Car il est doux de vivre et mourir est amer.
John Owen