Ton âme, c’est la chose exquise et parfumée
qui s’ouvre avec lenteur, en silence, en tremblant,
et qui, pleine d’amour, s’étonne d’être aimée.
Ton âme, c’est le lys, le lys divin et blanc.[..]
L’ombre jetait vers toi des effluves d’angoisse :
Le silence devint amoureux et troublant.
J’entendis un soupir de pétales qu’on froisse,
Puis, lys entre les lys, m’apparut ton corps blanc.[..]
Bien souvent, le matin, quand le soleil est clair,
Je vais vers la prairie où l’herbe est si candide ;
Je parle à l’aubépine, au doux trèfle timide
Je parle aux boutons d’or, je parle à l’univers.[..]
O ma si fragile compagne,
Puisque nous souffrons à Paris,
Envolons-nous dans la campagne
Au milieu des gazons fleuris.[..]
Mon cœur, mon cœur fut la lanterne
Éclairant le lupanar terne ;
Mon cœur, mon cœur fut un rosier,
Rosier poussé sur le fumier.[..]