Les journaux sont pleins de cauchemars
On se tue du matin jusqu’au soir
La police est sur les dents
Celles des autres évidemment
L’honnêteté se vend au marché noir
On annonce la hausse des rognons
On dénonce la peau sur les ognons
Soyons fermes mes amis
Je ferai baisser les prix
Mais d’abord, donnez votre pognon ..
Boris Vian
Source : « Textes et chansons » Boris Vian, Éditions René Julliard, 1966
Toi qui te répands par la ville,
Sur les hauteurs de Belleville
Ou dans le Faubourg Saint-Germain,
Soit à Montrouge ou Ménilmontant,
Va, tourne, vire, descend, monte,
Bref, suis n’importe quel chemin ;
…
Ou marche d’un pas diligent,
Un mot sans cesse à ton oreille
Bourdonnera comme une abeille,
Et ce mot, c’est le mot : argent.
…
C’est comme le bruit de la ville
Planant sur la foule servile …
Et tu rencontres à Paris
Un temple grec dénommée Bourse
Où l’on dit ce mot … à la course,
C’est à confondre les esprits.
…
Ainsi qu’il soit riche ou poète,
Cent fois par jour chacun répète
Ce vocable absurde, exigeant,
Car il paraît que l’existence
N’est pas d’un intérêt intense
Si l’on n’a ce fameux argent.
…
Oh ! sale monde ! sales gens !
Raul Ponchon
(extrait de « La muse frondeuse »)
À cause des livres, Don Quichotte est devenu fou.
La plupart des gens deviennent dingues à cause des sous.
Barbara Botton