La musique structure l’esprit jeune différemment ;
Les écoles de musique ne font pas de délinquants.
Barbara Botton
Barbara Botton
L’année se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m’épris de vous, ma nymphe cruelle,
Seize ans était la fleur de votre âge nouvelle,
Et votre teint sentait encore son enfance.
Vous aviez d’une enfant encore la contenance,
La parole et les pas ; votre bouche était belle,
Votre front et vos mains dignes d’une immortelle ;
Et votre œil, qui me fait transporter quand j’y pense.
Amour qui, ce jour-là, si grandes beautés vit,
Dans un marbre, en mon cœur d’un trait les inscrivit ;
Et si, aujourd’hui vos beautés si parfaites
Ne sont comme autrefois, je n’en suis moins ravi,
Car je n’ai pas égard à cela que vous êtes,
Mais au doux souvenir des beautés que je vis.
Pierre de Ronsard
Sans activité sportive,
Sans activité artistique,
Sans activité intellectuelle,
À la place des cerveaux
Ils auront des cervelles.
Barbara Botton
Pauvre enfant qui voulez combattre la nature,
Qui doutez de l’amour et repoussez sa loi,
Qu’avez-vous donc souffert, et par quelle blessure
Ce cœur de dix-huit ans a-t-il perdu la foi ?
..
Moi qui suis déjà vieux dans les choses humaines,
Dont le cœur a saigné plus souvent qu’à son tour,
Je ne regrette pas le sang pur dont mes veines
Ont rougi les buissons où je cherchais l’amour.
Car ce que m’ont appris la rose et les épines,
C’est qu’il n’est rien de bon au monde que d’aimer,
Que même les douleurs de l’amour sont divines
Et qu’il vaut mieux briser son cœur que le fermer.
Émile Augier
Source : « Poésies complètes », Calmann-Lévy, Éditeur, 1897