L’année se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m’épris de vous, ma nymphe cruelle,
Seize ans était la fleur de votre âge nouvelle,
Et votre teint sentait encore son enfance.[..]
Passons, passons, puisque tout passe,
Je me retournerai souvent.
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi les vents.
Dans le crépuscule fané
Où plusieurs amours se bousculent
Ton souvenir gît enchaîné
Loin de nos ombres qui reculent[..]
Ton souvenir est comme un coffret de reliques
Où dorment des joyaux d’amour mélancoliques
Et que j’ouvre à genoux pour voir comme un trésor
Tout mon passé dans l’ombre étinceler encore ![..]
Endurons tous ces maux ; peut-être à l’avenir
Nous sera-t-il bien doux de nous en souvenir ?
Virgile