Si un prince ou un gouverneur
Ne sait soi-même se conduire,
Comment pourra-t-il par honneur
À bien vivre les siens induire ?
Gilles Corrozet
Combien de fois j’ai subi vos courroux,
Combien de fois j’ai bravé vos regards sombres,
Mais en marchant, Madame, auprès de vous,
Combien de fois j’ai mêlé nos deux ombres !
Vincent Muselli
(source : « Poèmes », de Vincent Muselli, édités par Jean-Renard, 1943)
illustration: tableau de Rafal Olbinski
J’ai une montre en métal
qu’aucune autre n’égale.
Elle se hâte en languissant,
son cœur bat, persévérant.
Ses aiguilles et le temps
sont en conflit constant.
Elle marche, je tarde peu ou prou,
elle s’arrête et moi, je m’en fous.
Je l’observe sans énervement
avancer ou retarder indolemment !
Je tiens à ma montre, elle passe son temps
à me tromper si bien sur le temps …
choisi et interprété par l’auteur du site, Barbara Botton
Cette traduction originale, due à Barbara Botton, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
source : « La Poésie Arabe, des origines à nos jours », René R. Khawam, Éditions PHÉBUS, 1995
Ceux qui ne m’aiment pas ne me connaissent pas,
Il leur importe peu que je meure ou je vive,
Et je me sens petite au monde, si furtive !…
Mais de mon propre vin je m’enivre tout bas ;
Je m’aime et me connais. Je suis avec mon âge
De force et de clarté, comme avec un amant.
Le vent doux des jardins me flatte le visage :
Je me sens immortelle, indubitablement ».
Lucy Delarue-Mardrus
photographie de Lucy Delarue-Mardrus