par admin
Blessure de la terre
Je ne veux plus parler qu’aux têtes de feuillages
Les grands peupliers bleus qui naviguent l’été
Et qui, jaillis du cœur vigoureux des herbages
Balancent l’ombre oblique et l’odeur des ramiers.
Terre au sang vert ouvert, aux ressacs de collines
Terre aux fleuves de vent, à la tunique d’eau
Pavoisée de vin noir, d’olives, de fumées
Terre pavée de mers, de femmes, de troupeaux
Toi mon pays, ma soif, ma gorge, ma brûlure
Ma ronce, mon couteau, ma reine, ma sueur
Je te referme en moi, ma trop douce blessure
Comme farine et feu unis aux Chandeleurs.
Luc Bérimont
Source : « Poésies complètes », tome II, Presses Universitaires d’Angers, 2009
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BERIMONT Luc