Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Tels que les excréments chauds d’un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon cœur triste est comme un aubier
Qu’ensanglante l’or jaune et sombre des coulures.[..]
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère,
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d’après-midi tiède et vert.
Arthur Rimbaud
Nuit de juin !… Dix-sept ans !… On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête. […]