par admin
Un savoir sans pouvoir
Le temps qui défait tout fait de moi un grison :
Mes cheveux sur mes tempes blanchissent à foison
Et ma bite inactive a perdu tout son poids ;
Je n’ai plus dans la main qu’un petit bout de gras.
Je m’étonne parfois en regardant mes couilles :
« A qui sont, m’écriais – je, ces deux pois qui pendouillent ?
La vieillesse est venue ; j’en connais les effets :
Je sais faire l’amour alors qu’il me défait,
J’en aime l’ABC, j’en connais les amorces
Mais ce savoir n’est rien, quand le vit est sans force ».
Straton de Sardes
Source : Straton de Sardes « La Muse adolescente », texte choisi et traduit par Pierre Maréchaux, Éditions Gallimard 1995
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STRATON de Sardes