par admin
Chant troisième
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VIGNY Alfred
J’ai suivi les conseils d’une triste sagesse,
Je suis donc sage enfin ; je n’ai plus de maîtresse.
Sois satisfait, mon cœur, sur un si noble appui
Tu vas dormir en paix dans ton sublime ennui.
Quel dégoût vient saisir mon âme consternée,
Seule dans elle même, hélas ! emprisonnée ?
André Chénier
Source : André Chénier « Poésies », Éditions Gallimard 1994
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace.
Va voir ! et ne reviens qu’après avoir touché
Le rêve… mon beau rêve à la terre caché.
Moi, je veux du silence, il y va de ma vie ;
Et je m’enferme où rien, plus rien ne m’a suivie ;
Et de son nid étroit d’où nul sanglot ne sort,
J’entends courir le siècle à côté de mon sort.
Le siècle qui s’enfuit grondant devant nos portes,
Entraînant dans son cours, comme des algues mortes,
Les noms ensanglantés, les vœux, les vains serments,
Les bouquets purs, noués de noms doux et charmants
Marceline Desbordes-Valmore
Extrait de « Poésies » Éditions Gallimard, 1983 .
Non les baisers des plus tendres maîtresses,
Non, ces moments comptés par cent caresses,
Moments si doux et si voluptueux,
Ne valent pas un regard de tes yeux.
Je n’ai vécu que du jour où ton âme
M’a pénétré de sa divine flamme,
Que de ce jour où livré tout à toi
Le monde entier a disparu pour moi.
Voltaire