Barbara Botton
Combien j’ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance !
Ma sœur, qu’ils étaient beaux, les jours de France !
Ô, mon pays, sois mes amours,
Toujours !
Te souviens-tu de notre mère,
Au foyer de notre chaumière,
Nous pressait sur son cœur joyeux, ma chère,
Et nous baisions ses blancs cheveux,
Tous deux ?
[..]
Te souvient-il du lac tranquille
Qu’effleurait l’hirondelle agile,
Du vent qui courbait le roseau mobile,
Et du soleil couchant sur l’eau,
Si beau ?
Qui me rendra mon Hélène,
Et ma montagne, et le grand chêne ?
Leur souvenir fait tous les jours ma peine !
Mon pays sera mes amours,
Toujours !
Français je suis, je m’en vante,
Et très haut, très clair, très fort,
Je le redis et le chante.
Oui, je suis Français d’abord.
Mais, n’ayez soupçon ni doute,
Pour le loyal que je suis,
La France, où mon âme est toute,
Ma France, c’est mon pays.
Ma France, l’intime France,
C’est mon foyer, mon berceau,
C’est le lieu de ma naissance,
Dans ce qu’il a de plus beau ;
C’est la terre où s’enracine
L’érable national,
C’est le ciel où se dessine
La croix du clocher natal.
[..]
Charles Nérée Beauchemin
Tableau de Maurice Utrillo « l’Eglise de Villiers-le-Bel »
Un pays n’est pas une entreprise.
L’homme n’est pas un objet ni marchandise.
Barbara Botton