Les poèmes en prose sont-ils plus modernes ?
Je ne prends pas des vessies pour des lanternes.
Barbara Botton
Au fond du vin se cache une âme !
Pierrot, dans le cristal vermeil
Verse-moi la liqueur de flamme :
C’est le printemps, c’est le soleil !
Elle enivre notre souffrance
Sur cette terre où nous passons !
Amis ! vivent les vins de France
Et le délire des chansons !
Avec leur parure choisie,
Avec leurs beaux fronts empourprés,
La Musique et la Poésie
Sortiront de ces flots sacrés.
La joie et la blonde Espérance
Les versent à leurs nourrissons !
Amis ! vivent les vins de France
Et le délire des chansons !
Théodore de Banville
Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime,
Que toujours le Bon sens s’accorde avec la Rime.
L’un l’autre vainement ils semblent se haïr,
La Rime est une esclave, et ne doit qu’obéir.
Nicolas Boileau
Une certaine fantaisie
Inconnue à la bourgeoisie
Me permet de m’imaginer
Que j’ai toujours de quoi dîner.
Si mon cœur quelquefois s’élève
Vers l’idéale mer du Rêve,
J’invente alors des paradis
Que je peuple de mes amis.
Bien qu’elle soit pour moi mal faite
La vie est encore une fête :
J’adore son baiser vermeil,
Comme j’adore le Soleil.
Raoul Ponchon
tiré de « La muse frondeuse » Éditions Bernard Grasset, 1971
Cela prouverait au juste quoi
si les rimes n’existaient pas ?
Des rimes, c’est de l’affinité,
de l’harmonie, de la gaîté.
Barbara Botton