Le Faisan
Avant d’être plumé, près du fourneau joyeux,
Vois-tu, je suis d’abord un repas pour tes yeux.
Comme sur les forêts, novembre est sur mon aile,
Chaque plume à mon col imite une prunelle,
Et riche, et roux et bleus, sur la table laissé,
Je suis très beau ; j’ai l’air de l’automne blessé.
Avant qu’à la cuisine obscure tu m’emportes,
J’ai l’air d’un seigneur mort vêtu de feuilles mortes.
Abal Bonnard
Catégorie:
BONNARD Abel