Qui mieux que vous sait vos besoins ?
Apprendre à se connaître est le premier des soins.
Jean de La Fontaine
(extrait du poème : « Le Juge arbitre, hospitalier et solitaire »)
Quelle chose par là nous peut être enseignée ?
J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis
Les plus à craindre sont souvent les plus petits ;
L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,
Qui périt pour la moindre affaire.
Jean de La Fontaine
Source : « Le Lion et le Moucheron », Livre second, Fable IX, Jean de Bonnot Éditeur, 1982
Oh ! quand la mort que rien ne saurait apaiser,
Nous prendra tous les deux dans un dernier baiser,
En jettera sur nous le manteau de ses ailes,
Puissions-nous reposer sous deux pierres jumelles !
Puissent les fleurs de rose aux parfums embaumés
Sortir de nos deux corps qui se sont tant aimés,
Et nos âmes fleurir ensemble, et sur nos tombes
Se becqueter longtemps d’amoureuses colombes !
Théodore de Banville
J’aurai bientôt quatre-vingts ans :
Je crois qu’à cet âge il est temps
De dédaigner la vie.
Aussi je la perds sans regret,
Et je fais gaîment mon paquet ;
Bonsoir, la compagnie !
J’ai goûté de tous les plaisirs ;
J’ai perdu jusqu’aux désirs ;
À présent je m’ennuie.
Lorsque l’on n’est plus bon à rien,
On se retire et l’on fait bien ;
Bonsoir, la compagnie !
Lorsque d’ici partirai,
Je ne sais pas trop où j’irai,
Mais en Dieu je me fie :
Il ne peut me mener que bien,
Aussi je n’appréhende rien ;
Bonsoir, la compagnie !
…
(extrait)
Abbé de Lattaignant
(Charles-Gabriel de Lattaignant)
Source : « La mort et ses poètes » de André Chabot, Le cherche midi éditeur, 1993