Quand je les trouve dans mon esprit,
Je les retrouve aussi dans ma vie.
Barbara Botton
Quelqu’un pleure dans le silence
Morne des nuits d’avril ;
Quelqu’un pleure la somnolence
Longue de son exil ;
Quelqu’un pleure sa douleur
Et c’est mon cœur !
Émile Nelligan
Émile Nelligan « Poésies complètes » Éditions de la Table Ronde, Paris 1998
Rions, chantons, ô mes amis !
Occupons-nous à ne rien faire.
Laissons murmurer le vulgaire,
Le plaisir est toujours permis.
Que notre existence légère
S’évanouisse dans les jeux.
Vivons pour nous, soyons heureux,
De n’importe quelle manière.
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du temps qui nous presse ;
Mais jouissons dans la jeunesse
Et dérobons à la vieillesse
Tout ce qu’on peut lui dérober.
Évariste Parny
Salut déesse de Paphos ! Puissante, éternelle,
 Belle et sacrée pour les mortels éphémères,
 Désirée, révérée dans leurs œuvres et prières.
 À toi la gloire, les chants d’amour, les autels
 Car ta grandeur, à tous et partout tu la révèles.
Philippe de Thessalonique
source : « La Couronne de Philippe », Anthologie Grecque II présentée par Dominique Buisset, Orphée -Éditions de la Différence, 1993
Seigneur, empêchez-moi de dire des mots vains
Donnez-moi d’exprimer la profondeur des choses,
Et d’en sentir, malgré les épines, les roses,
Et de n’imiter pas les mauvais écrivains.
Donnez-moi d’avoir soif et d’avoir vraiment faim
Du sublime frisson qui dépasse les proses
De trop de jours du temps d’habitude moroses,
Quand on ne les voit pas sous un angle divin.
Extrait du sonnet
Jean Kobs
« Choix de poèmes religieux de Jean Kobs », Michel Pirson, Les éditions namuroises, 2006