Oui, mais même aviné, si fort que le vin soit,
Jamais je n’en viendrai à me plaindre de toi.
Théognis
Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.
Sully Prudhomme
illustration : tableau de Rafał OLBIŃSKI « Dans l’oeil d’un cygne »
Quoi, pour toujours vous me fuyez,
Tendresse, illusion, folie ?
Dons du ciel qui me consoliez
Des amertumes de la vie !
On meurt deux fois, je le vois bien :
Cesser d’aimer et d’être aimable
C’est une mort insupportable,
Cesser de vivre, ce n’est rien.
Voltaire
Non les baisers des plus tendres maîtresses,
Non, ces moments comptés par cent caresses,
Moments si doux et si voluptueux,
Ne valent pas un regard de tes yeux.
Je n’ai vécu que du jour où ton âme
M’a pénétré de sa divine flamme,
Que de ce jour où livré tout à toi
Le monde entier a disparu pour moi.
Voltaire
Dieu ! Que la médecine est belle !
Jugez-en par deux aperçus :
Les bobos sont au-dessous d’elle
Et les maux graves au-dessus.
Pons de Verdun