L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent :
Il éteint le petit, il allume le grand.
L’absence a fait son œuvre et quand je l’ai revue
Elle m’a regardé sans douleur ni remords,
Et j’ai cru la sentir, cette calme statue,
S’assoir sur le tombeau de mon bel amour mort.[..]
Mais moi, Narcisse aimée,
Je ne suis curieux que de ma seule essence ;
Tout autre n’a pour moi qu’un cœur mystérieux […]
Je suis dur, je suis tendre et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir, à dormir en marchant.
Partout où j’ai passé j’ai trouvé mon absence,
Je ne suis nulle part excepté le néant […]