Je viens de bien plus loin que tu ne saurais croire ;
J’ai connu la faim morne et j’ai connu la gloire ;
J’ai vu des fleuves lents et des flots irrités
Glacer les jours d’hiver ou bercer les étés ;
J’ai la fureur d’aimer ! Mon cœur si faible est fou.
N’importe quand, n’importe quel et n’importe où,
Qu’un éclair de beauté, de vertu, de vaillance
Luise, il s’y précipite, il y vole, il s’y lance …
J’ai la fureur d’aimer. Qu’y faire ? Ah ! laissez faire !
J’ai une telle conscience de ton
être, rose complète,
que mon consentement te confond
avec mon cœur en fête.[..]
Ah ! si mon cœur avait des ailes
Il saurait, cet oiseau de feu,
Se poser près de ton oreille
Pour chanter comme un amoureux.[…]
Le sombre hiver va disparaître,
Le printemps sourit à nos vœux
Mais le printemps ne semble naître
Que pour les cœurs qui sont heureux.