C’est ainsi qu’un amant
Dont l’ardeur est extrême
Aime jusqu’aux défauts
Des personnes qu’il aime.
Molière
Souffrez qu’un amour cette nuit vous réveille,
Par mes soupirs laissez-vous enflammer,
Vous dormez trop, adorable merveille,
Car c’est dormir que de ne point aimer.
Ne craignez rien ; dans l’amoureux empire
Le mal n’est pas si grand que l’on le fait
Et, lorsqu’on aime et que le cœur soupire,
Son propre mal souvent le satisfait.
Molière
(extrait)
Ne cherchons point un vain détour
Pour excuser notre faiblesse :
Les premiers soupirs de l’amour
Sont les derniers de la sagesse.
Lebrun-Pindare
Aimons, baisons, ce sont plaisirs
Qu’il ne faut pas que l’on sépare ;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l’âme a de plus rare.
D’un vit, d’un con, et de deux coeurs
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez y bien :
Aimer sans baiser est peu de chose,
Baiser sans aimer ce n’est rien.
Jean de La Fontaine
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !
Alphonse de Lamartine
Extrait des « Méditations poétiques », Édition et Librairie Henri Beziat, 1936