Comme elles tombent bien !
Dans ce trajet si court de la branche à la terre,
Comme elles savent mettre une beauté dernière,
Et malgré leur terreur de pourrir sur le sol,
Veulent que cette chute ait la grâce d’un vol !
Jamais le désir des richesses
Ne troublera mes sentiments ;
La nature et les éléments
Me feront assez de largesses ;
L’or éclatant dont le soleil
Vient couronner à son réveil
Le front orgueilleux des montagnes,
Et l’argent pur qui va coulant
Sur l’émail fleuri des campagnes,
Me rendent assez opulent.
Les forêts sont des cathédrales.
Les cimes des feuillages verts,
En des allures colossales,
Dressent leurs flèches dans les airs.[..]
La nature se rit des souffrances humaines ;
Ne contemplant jamais que sa propre grandeur,
Elle dispense à tous ses forces souveraines
Et garde pour sa part le calme et la splendeur.
La nature, est-ce un dieu ? Ce débat doit être clos.
Le peintre est-il la même chose que son tableau ?