Princesse Marguerite de Broglie
(fille de Marie Say et Henri-Amédée de Broglie)
1883 – 1973
Poète et Peintre
Les poèmes de la poète, que je cite intégralement, ne sont pas des épigrammes à proprement parler ;
À mon avis, la poète, injustement oubliée, mérite un rappel dans n’importe quelle anthologie poétique du siècle passé.
Sources :
« La Route éblouie », Raoul Solar, éditeur, Monte-Carlo, 1947
« Dialogue du vent et du soleil », Albert Messein, éditeur, Paris, 1939
En cet instant nacré, devant la mer chantante,
Le jardin au soleil est un bouquet d’odeurs,
Et ce parfum qui monte a l’ardeur des attentes
Qu’auraient des yeux d’enfants dans leur chaude candeur.[..]
Le matin est naïf, gai confidentiel ;
Il a l’air amusé, le nez qui se retrousse,
Il pose un pied léger au bord chantant du ciel,
Et rit d’un rire clair en courant sur la mousse.[..]
Bien souvent, le matin, quand le soleil est clair,
Je vais vers la prairie où l’herbe est si candide ;
Je parle à l’aubépine, au doux trèfle timide
Je parle aux boutons d’or, je parle à l’univers.[..]
Je viens de bien plus loin que tu ne saurais croire ;
J’ai connu la faim morne et j’ai connu la gloire ;
J’ai vu des fleuves lents et des flots irrités
Glacer les jours d’hiver ou bercer les étés ;