Immense et rouge
Au-dessus du Grand Palais
Le soleil d’hiver apparaît
Et disparaît
Comme lui, mon cœur va disparaître
Et tout mon sang va s’en aller
S’en aller à ta recherche
Mon amour
Ma beauté
Et te trouver
Là où tu es.
Jacques Prévert
Qui n’a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c’est que ce déchirement
Quand prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend .. se défait les yeux rouges, obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant
Louis Aragon
Extrait du poème « Le paysan de Paris chante » dans « Il ne m’est Paris que d’Elsa », Éditions Seghers, 1964
Toi qui te répands par la ville,
Sur les hauteurs de Belleville
Ou dans le Faubourg Saint-Germain,
Soit à Montrouge ou Ménilmontant,
Va, tourne, vire, descend, monte,
Bref, suis n’importe quel chemin ;
…
Ou marche d’un pas diligent,
Un mot sans cesse à ton oreille
Bourdonnera comme une abeille,
Et ce mot, c’est le mot : argent.
…
C’est comme le bruit de la ville
Planant sur la foule servile …
Et tu rencontres à Paris
Un temple grec dénommée Bourse
Où l’on dit ce mot … à la course,
C’est à confondre les esprits.
…
Ainsi qu’il soit riche ou poète,
Cent fois par jour chacun répète
Ce vocable absurde, exigeant,
Car il paraît que l’existence
N’est pas d’un intérêt intense
Si l’on n’a ce fameux argent.
…
Oh ! sale monde ! sales gens !
Raul Ponchon
(extrait de « La muse frondeuse »)