Je possède, en mes doits subtils, le sens du monde,
Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix ;
L’harmonie et le songe et la douleur profonde
Frémissent longuement sur le bout de mes doigts.
Comme de nos jours tout le monde est pressé
Dans cette petite forme je me suis lancée.
Muses, n’en déplaise aux grands hommes
Que vous montrez à l’univers :
Il vaut mieux, au siècle où nous sommes,
Faire des bottes que des vers […]
L’univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.
Le travail mène à la richesse.
Pauvres poètes, travaillons !
La chenille en peinant sans cesse
Devient le riche papillon.