par admin
Sous un portrait de Corbière
Jeune philosophe en dérive
Revenu sans avoir été,
Cœur de poète mal planté :
Pourquoi voulez-vous que je vive ?
L’amour ! .. je l’ai rêvé, mon cœur au grand ouvert
Bat comme un volet en pantenne
Habité par la froide haleine
Des plus bizarres courants d’air ;
Qui voudrait s’y jeter ? .. pas moi si j’étais ELLE ! ..
Va te coucher, mon cœur, et ne bats plus de l’aile.
J’aurais voulu souffrir et mourir d’une femme,
M’ouvrir du haut en bas et lui donner en flamme,
Comme un punch, ce cœur-là, chaud sous le chaud soleil ..
Alors je chanterais (faux comme de coutume,
Et j’irais me coucher seul dans la trouble brume)
Éternité, néant, mort, sommeil, ou réveil.
…
Tristan Corbière
Source : « Les Amours jaunes », Éditions Gallimard, 1973
Tag: coeur, souffrance
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CORBIÈRE Tristan