par admin
Nocturne
Devant votre maison close dans du silence
Combien je suis allée souvent, par les beaux soirs,
Avec les gestes fous d’un amant qui balance
Ses songes dans le vent comme des encensoirs.
Je n’avais nul espoir de vous voir apparaître ;
Dans vos rideaux à fleurs je vous savais dormant ;
Mais je croyais sentir à travers la fenêtre
Quelque chose de vous m’arriver par moment.
…
Et me sachant tout près de vous dans la nuit calme,
J’imaginais qu’un peu de mon âme en émoi
Devait aller vers vous avec un bruit de palme,
Et qu’en ce moment-là vous rêveriez de moi !
Georges Rodenbach
Source : “Oeuvres de Georges Rodenbach” tome 1, édité par “Mercure de France” 1923
illustration : Affiche de « La Traviata » de Rafal Olbinski
Catégorie:
RODENBACH Georges
9 juillet 2013 à 23 h 52 min
Il est magnifique ce poème, maman :)