L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent :
Il éteint le petit, il allume le grand.
Elle est à vous, douce maîtresse,
Cette belle et dorée tresse,
Qui ferait même éclipser l’or ;
Et ce front qui d’ivoire semble,
Et tes yeux, deux astres ensemble,
Maîtresse, sont à vous encore.
Laisse-moi tenir ton jupon,
Courons guilleret, guillerette
Il suffit de passer le pont,
Et c’est le royaume des fleurettes …[..]
Unis étroitement ta bouche avec la mienne,
Que ton souffle amoureux tous les deux nous soutienne
Jusqu’au moment suprême où, lassés de plaisir
Et toujours dévorés des fureurs du désir,
Dans un dernier baiser, dans un baiser de flamme
Nos deux cœurs réunis n’exhalent plus qu’une âme.
On ne saurait flétrir avec trop de rigueur
Le règne du calcul dans les choses du cœur,
Et je souhaite aux gens qui suivent cette mode
Tous les sots accidents qu’entraîne leur méthode.