Comme elles tombent bien !
Dans ce trajet si court de la branche à la terre,
Comme elles savent mettre une beauté dernière,
Et malgré leur terreur de pourrir sur le sol,
Veulent que cette chute ait la grâce d’un vol !
Edmond Rostand
Jamais le désir des richesses
Ne troublera mes sentiments ;
La nature et les éléments
Me feront assez de largesses ;
L’or éclatant dont le soleil
Vient couronner à son réveil
Le front orgueilleux des montagnes,
Et l’argent pur qui va coulant
Sur l’émail fleuri des campagnes,
Me rendent assez opulent.
Tristan L’Hermite
Source : « Trésor de la poésie française », Société Universitaire d’Éditions et de Librairie (S.U.D.E.L.), Paris, 1952
Les forêts sont des cathédrales.
Les cimes des feuillages verts,
En des allures colossales,
Dressent leurs flèches dans les airs.
..
Forêt ! je t’aime et te contemple,
Comme un prêtre digne vraiment
Aime et chérit autant son temple,
Qu’aime sa maîtresse, l’amant.
..
Voûtes gothiques, ogivales,
Sous les arceaux des frondaisons,
Les forêts sont des cathédrales
Où montent mieux nos oraisons.
..
Jacques Hébertot
Source : « Poèmes de mon pays », Des Éditions de l’Âme Normande Chez Eugène Figuière, Éditeur, Paris 1911