Souvent absent, distrait, pressé à l’excès,
Il sera pleinement présent à son décès.
Barbara Botton
Puisque tes jours ne t’ont laissé
Qu’un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu’on ne tende la couche
Où ton cœur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu’y courbe un souffle amer,
– Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.
Paul-Jean Toulet
Que tu sois belle et fort jeune, déjà on le sait,
tout comme on sait que tu es riche au surplus.
Mais quand tu te vantes, Fabella, à l’excès,
ta beauté, ta jeunesse, tes biens ne se voient plus.
L’homme paraît et meurt ; le marbre luit et tombe.
Sur le cadavre ancien et le débris nouveau,
avide et se gonflant du sang de chaque tombe,
la terre d’elle-même élève son niveau.
Albert Mérat
« Quelques pages avant le livre, Épigrammes »Alphonse Lemerre, Éditeur 1904
Justice dont on parle comme
Si l’on ne connaissait que toi,
Oh ! combien des lois pour un homme !
Combien d’hommes pour une loi !
Albert Mérat
« Quelques pages avant le livre, Épigrammes » Alphonse Lemerre, Éditeur,1904