Tu vis, – moi je porte le faix
De ton étrange et dur destin,
Puisque le mal que tu me fais
Tu ne peux pas en être atteint !
Anne de Noailles
Source : « Poème de l’amour », Comtesse de Noailles, Arthème Fayard & Cie, Éditeurs, 1924
Si vraiment les mots t’embarrassent,
Ne dis rien. Rêve. N’aie pas froid ;
C’est moi qui parle et qui t’embrasse ;
Laisse-moi répandre sur toi,
Comme le doux vent dans les bois,
Ce murmure immense, à voix basse …
Anne de Noailles
Source : « Poème de l’Amour », Comtesse de Noailles, Arthème Fayard & Cie, Éditeurs, 1924
Quand il s’en va puis revient,
je lui dis : » c’est tout ou rien « .
Barbara Botton
Mignonne, sachez que même pour plaire
En tant que la Lune, il faut rester Claire.
Stéphane Mallarmé
Sources : Œuvres complètes « Poésies », Flammarion, 1983
Un roi de Perse un jour chassait avec sa cour.
Il eut soif. Mais la plaine manquait de fontaine.
Près de là seulement était un grand jardin
Rempli de beaux cédrats, d’oranges, de raisin.
« À Dieu ne plaise qu’une orange, je la mange ! »
Dis le roi, « ce jardin court trop de danger :
Si je me permettais d’y cueillir une orange,
Mes vizirs aussitôt mangeraient le verger ».
Jean-Pierre Florian
Source : « Fables de Florian », Nigel Gauvin, éditeur, 1991