Ci-gît Ferdinand Brunetière
Avec son œuvre tout entière.
José-Maria de Heredia
Parthénice, il n’est rien qui résiste à tes charmes :
Ton empire est égal à l’empire des dieux ;
Et qui pourrait te voir sans te rendre les armes,
Ou bien serait sans âme, ou bien serait sans yeux.
[…]
Ce fut alors que voyant ton mérite adorable,
Je sentis tous mes sens t’adorer tour à tour :
Je ne voyais en toi rien qui ne fût aimable
Je ne sentais en moi rien qui ne fût amour.
Jean Racine
Extrait
Silence ! Je revois l’innocence du monde.
J’entends chanter encore aux vents harmonieux
Les bois épanouis sous la gloire des cieux ;
La force et la beauté de la terre féconde
En un rêve sublime habitent dans mes yeux.
Leconte de Lisle
Baise-moi encore, rebaise-moi et baise,
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux,
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las, te plains-tu ? Çà, que ce mal j’apaise
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.
Louise Labé
Extrait du sonnet XVIII.
Je vis, je meurs, je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure,
La vie m’est trop molle et trop dure,
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure,
Mon bien s’en va, et à jamais il dure.
En même temps je sèche et je verdoie.
Louise Labé
Extrait du sonnet.