Catégorie:
MAGNY Olivier
Laisse-moi tenir ton jupon,
Courons guilleret, guillerette
Il suffit de passer le pont,
Et c’est le royaume des fleurettes …
Entre toutes les belles que voici,
Je devine celle que tu préfères :
Ce n’est pas le coquelicot, Dieu merci !
Ni le coucou mais la primevère ;
J’en vois une blottie sous les feuilles
Elle est en velours comme tes joues.
Fais le guet pendant que je la cueille,
« Je n’ai jamais aimé que vous ! »
(extrait)
Georges Brassens
Unis étroitement ta bouche avec la mienne,
Que ton souffle amoureux tous les deux nous soutienne
Jusqu’au moment suprême où, lassés de plaisir
Et toujours dévorés des fureurs du désir,
Dans un dernier baiser, dans un baiser de flamme
Nos deux cœurs réunis n’exhalent plus qu’une âme.
Jean Second
(Johannes Secundus)
On ne saurait flétrir avec trop de rigueur
Le règne du calcul dans les choses du cœur,
Et je souhaite aux gens qui suivent cette mode
Tous les sots accidents qu’entraîne leur méthode.
François Ponsard
Mon cœur en joie trompe la nature en douceur :
Qu’est-ce donc le frimas ? Blanche ou vermeille fleur.
Peu m’importe qu’il vente car je suis heureux
Que ma chanson enchante même quand il pleut.
J’ai de l’amour au cœur, tant de joie douce, alerte
Que gelée me semble fleur et la neige verte.
Je peux aller sans habits, nu, sans rien sur moi
Car l’amour m’enveloppe et protège du froid.
Bernard de Ventadour
(extrait de « Chanson », source « Poésie des troubadours », établie par Henri Gougaud,
Éditions Desclée de Brouver, 2009)
L’extrait traduit par l’auteur du site, Barbara Botton
Texte traduit :
« J’ai le cœur si plein de joie,
Qu’il transmute Nature :
C’est fleur blanche, vermeille et jaune
Qu’est pour moi frimas;
Avec le vent et la pluie
S’accroît mon bonheur.
Aussi mon Prix grandit, monte;
Et mon chant s’épure.
J’ai tant d’amour au cœur
De joie et de douceur,
Que gelée me semble fleur,
Et neige, verdure.
Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car pur amour me protège
De la froide bise. »