Ah ! Quand vient l’été superbe,
Je m’en vais au bois tout seul,
Je m’étends dans la grande herbe
Comme un mort dans son linceul.
Sur ma tête renversée,
Là, chacun d’eux à son tour
Passe comme une pensée
De poésie ou d’amour.
Gérard de Nerval
Tes jeunes seins brillaient sous la lune
mais il a jeté le caillou glacé
la froide pierre de la jalousie
sur le reflet de ta beauté
qui dansait nue sur la rivière
dans la splendeur de l’été.
Jacques Prévert
Source : « La pluie et le beau temps », Jacques Prévert, Éditions Gallimard, 1955
Je ne suis plus ce que j’ai été
Et je ne le saurais jamais être,
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Amour, tu as été mon maître,
Je t’ai servi sur tous les dieux.
Ah, si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux !
Clément Marot
Source : Clément Marot « Œuvres poétiques », Garnier-Flammarion 1973