Une civilisation est vieille quand elle méprise ses vieux.
Alors mérite-elle de trépasser ? Oui, et c’est tant mieux !
Un jour, quand la froide vieillesse
Viendra retrancher mes erreurs,
Peut-être que de la tendresse
Je regretterai les douceurs.[..]
Moi, Laïs orgueilleuse, fièrement parée,
par un essaim de galants jadis entourée,
je donne à Vénus ce miroir où je ne puis
voir celle que j’étais ni celle que je suis
Remonte, lent rameur, le cours de tes années,
Et, les yeux clos, suspends ta rame par endroits ;
La brise qui s’élève aux jardins d’autrefois
Courbe suavement les âmes inclinées.[..]
Ainsi, ma douce guerrière
Mon cœur, mon tout, ma lumière,
Vivons ensemble, vivons
Et suivons[..]