C’est du commerce inéquitable.
C’est de vendre son âme au diable.
Combien de fois, ainsi, l’automne, rousse et verte
Me vit-elle au milieu du soleil et, debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
De tes prés, copieuse et forte Normandie ! …
Ah ! je ne guérirai jamais de mon pays.
N’est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans leur fraîcheur, la paix et toute l’innocence ?
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?
Lucie Delarue-Mardrus :Extrait de « L’odeur de mon pays », recueil « Ferveur »
Les dirigeants racontent des fables aux gens.
Pour la guerre, ils trouvent toujours de l’argent.
Tu as tout seul, Jan Jan, vignes et prés,
Tu as tout seul ton or, pécule et biens,
Tu as tout seul tes maisons décorées,
Là où de simples vivants n’ont rien.
Tu as tout seul l’éclat de ta fortune,
Tu as tout seul fait de riches repas,
Tu as tout seul toutes choses, sauf une,
C’est que tout seul, ta femme tu n’as pas.
Clément Marot