Nuit de juin !… Dix-sept ans !… On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête.
[…]
Ce soir-là, vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
Arthur Rimbaud
« Fuis donc l’Amour » – Peine perdue, il me harcèle,
Et comment fuir, à pieds, un dieu qui a des ailes ?
Archias
source : « Anthologie de l’épigramme de l’Antiquité à la Renaissance », Pierre Laurens, Éditions Gallimard, 2007
Epigramme funéraire (épitaphe) – XXII
Une stèle pour l’homme intègre gisant ici.
Que l’homme mauvais tombe dans l’oubli.
Assyrie, XXII av. J-C.
Traduit et interprété par Barbara Botton. La traduction littérale est la suivante :
La droiture d’un homme est son monument,
Oublié est l’homme de mauvaise réputation
Je suis mort sans laisser de fils, et regrettant
Que mon père avant moi n’en eût pas fait autant.
épigramme date d’environ IIIe siècle avant J.-C.
source : Anthologie Palatine, VII, 309, traduction Marguerite Yourcenar (La Couronne et la Lyre)