Quand on vote juste pour faire le barrage,
on se retrouve sur une voie de garage.
Barbara Botton
Passer quelques heures à lire
Est mon plus doux amusement ;
Je me fais un plaisir d’écrire,
Et non pas un attachement.
Je perds le goût de la satire :
L’art de louer malignement
Cède au secret de pouvoir dire
Des vérités obligeamment.
Je suis éloigné de la France,
Sans besoin et sans abondance,
Content d’un vulgaire destin.
J’aime la vertu sans rudesse,
J’aime le plaisir sans mollesse,
J’aime la vie et n’en crains pas la fin.
L’année se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m’épris de vous, ma nymphe cruelle,
Seize ans était la fleur de votre âge nouvelle,
Et votre teint sentait encore son enfance.
Vous aviez d’une enfant encore la contenance,
La parole et les pas ; votre bouche était belle,
Votre front et vos mains dignes d’une immortelle ;
Et votre œil, qui me fait transporter quand j’y pense.
Amour qui, ce jour-là, si grandes beautés vit,
Dans un marbre, en mon cœur d’un trait les inscrivit ;
Et si, aujourd’hui vos beautés si parfaites
Ne sont comme autrefois, je n’en suis moins ravi,
Car je n’ai pas égard à cela que vous êtes,
Mais au doux souvenir des beautés que je vis.
Pierre de Ronsard
Barbara Botton
S’il y a sept milliards d’hommes sur terre
Ta solitude est un vrai mystère.
Barbara Botton