Alpes, vous n’avez point subi mes destinées !
Le temps ne vous peut rien ;
Vos fronts légèrement ont porté les années
Qui pèsent sur le mien.[..]
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Mon cœur, plein de douceur et plein d’étonnement,
Cessez de vous mêler à la foule des hommes,
Leurs cris passent vos sens et votre entendement ;
Demeurons l’être simple et tendre que nous sommes …[..]
Je rêve de passer ma vie en quelque coin
Sous les bois verts ou sur les monts aromatiques,
En Orient, ou bien près du pôle, très-loin,
Loin des journaux, de la cohue et des boutiques.[..]