En bon vivant, sans me presser
J’ai vécu sans point penser,
Ce qui est de plus naturel […]
Femmes qui aimez mieux le baiser que le pain
Qui prenez en baisant un plaisir souverain […]
Je suis dur, je suis tendre et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir, à dormir en marchant.
Partout où j’ai passé j’ai trouvé mon absence,
Je ne suis nulle part excepté le néant […]
Je n’avais que cinq ans et la mort vint me prendre.
Ne pleurez pas : j’étais sans crainte aucune.
J’ai peu vécu, c’est vrai, mais m’en vais sans apprendre
L’humain mensonge et l’humaine infortune.
Les objets, les couleurs, les sons,
Tout passe… Ou plutôt nous passons.