À quoi bon la pompe et l’apprêt ?
Nu je suis né, nu je mourrai.
Palladas
La mort est le boucher ; le troupeau lamentable,
C’est nous, et l’univers n’est rien que notre étable.
Palladas
France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Joachim du Bellay
Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse :
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison,
S’ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S’ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison.
Sans économie de guerre
Tout le pays est à terre.
Barbara Botton