En bon vivant, sans me presser
J’ai vécu sans point penser,
Ce qui est de plus naturel,
Tant je m’étonne fort pourquoi
La mort osa songer à moi
Qui ne songeais jamais à elle.
Mathurin Régnier
Ttraduit du vieux français par Barbara Botton.
Femmes qui aimez mieux le baiser que le pain
Qui prenez en baisant un plaisir souverain,
Qui faites de votre con la source féconde,
Qui crevez de dépit quand on ne vous baise point,
Laissez-moi vous baiser, j’ai le vit en bon point,
Et vous direz que c’est le paradis du monde.
Mathurin Régnier
Je suis dur, je suis tendre et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir, à dormir en marchant.
Partout où j’ai passé j’ai trouvé mon absence,
Je ne suis nulle part excepté le néant.
Mais je porte caché au plus haut des entrailles,
À la place où la foudre a frappé trop souvent,
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d’où ma vie s’égoutte au moindre mouvement.
Pierre Reverdy
Je n’avais que cinq ans et la mort vint me prendre.
Ne pleurez pas : j’étais sans crainte aucune.
J’ai peu vécu, c’est vrai, mais m’en vais sans apprendre
L’humain mensonge et l’humaine infortune.
Lucien de Samosate
Les objets, les couleurs, les sons,
Tout passe… Ou plutôt nous passons.
Lucien de Samosate