Je l’avoue, il est vrai que vos charmes
M’ont coûté des torrents de larmes,
Mais Philis, vous le savez bien,
Les larmes ne me coûtent rien.
Que jamais l’art abstrait, qui sévit maintenant,
N’enlève à vos attraits ce volume étonnant,
Au temps où les faux culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité.
Non, je ne l’aime point cette carcasse d’os,
Qu’on ne m’en parle plus, quoiqu’il y ait du lucre,
J’aime autant embrasser l’image d’Atropos
Ou me laisser tomber tout nu dans un sépulcre. […]
Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte le miroir avec des yeux contents.
On ne voit point tomber ni tes lys, ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est ton second printemps. […]
Mon âme, il faut partir. Ma vigueur est passée,
Mon dernier jour est dessus l’horizon.
Tu crains ta liberté. Quoi ! N’es-tu pas lassée
D’avoir souffert soixante ans de prison ?