Ah ! Quand vient l’été superbe,
Je m’en vais au bois tout seul,
Je m’étends dans la grande herbe
Comme un mort dans son linceul.
Sur ma tête renversée,
Là, chacun d’eux à son tour
Passe comme une pensée
De poésie ou d’amour.
Gérard de Nerval
Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse :
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison,
S’ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S’ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison.
Sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile,
Qui souffre ; ver de terre amoureux d’une étoile.
Victor Hugo