Que la tendre saison ramène les oiseaux
Dans le bois où déjà refleurit l’anémone,
Ou que le vent du nord incline les roseaux
Sur les tristes étangs aux soirs d’extrême automne,
Tu scintilles, toujours du même feu léger
Et doux, ô chère étoile, en ta vierge folie,
Et mon cœur fol aussi qui ne sait pas changer
Te garde son amour et sa mélancolie.
Philippe Chabaneix
Lundi, mardi, mercredi :
Roulis, fourbis, cliquetis.
Cœurs et jours à folles ailes
Dans leur fuite de gazelles.
Jeudi : soucis.
Vendredi : giboulis. torticolis.
Joues au vent, à petits sauts
Joutent les jours jouvenceaux.
De lundi à samedi.
La course aux maravédis.
Florins, francs, ducats, roupies !
Tournez les ans, les toupies,
Les monts, les mers, les mâtures
Et plusieurs lunes futures.
Mais où est fleur de pervenche,
Sur son ineffable branche,
Naïve et douce de hanche.
Ma dimanche ?
Ô, ma dimanche !
Norge
La tonnelle est verte où la clématite
Brave le soleil et ses flèches d’or.
Dis-moi que demain, ma chère petite,
Tu consentiras à m’aimer encore !
Les yeux toujours bleus ne sont plus les mêmes,
Leur charmant azur est triste et voilé.
Dusses-tu mentir, dis-moi que tu m’aimes,
Mon cœur souffre et veut être consolé.
Tableau de Aleksander GIERYMSKI « Sous la tonnelle »