La terre compte sept milliards d’habitants.
En plus,
Les romanciers et cinéastes en créent autant.
Barbara Botton
Aux yeux des autres, sachons cacher nos peines.
Je te le dis : notre part de plaisirs et de biens,
Nous devons la montrer aux regards de chacun ;
Mais s’il te vient des dieux le dur malheur humain,
C’est dans l’ombre caché qu’il faut que tu le tiennes.
Fragment d’hymne
Pindare
Source : « Anthologie de la poésie grecque » Robert Brasillach, Stock 1950
L’absence a fait son œuvre et quand je l’ai revue
Elle m’a regardé sans douleur ni remords,
Et j’ai cru la sentir, cette calme statue,
S’assoir sur le tombeau de mon bel amour mort.
Et quand, pour la reprendre à des ressouvenances,
J’ai voulu lui parler des bonheurs d’autrefois,
Son cœur fut comme un puits aux vagues résonances
Où bientôt se perdit le frisson de ma voix.
Georges Rodenbach
Source : “Œuvres de Georges Rodenbach” tome 1, édité par “Mercure de France” 1923
Devant votre maison close dans du silence
Combien je suis allée souvent, par les beaux soirs,
Avec les gestes fous d’un amant qui balance
Ses songes dans le vent comme des encensoirs.
Je n’avais nul espoir de vous voir apparaître ;
Dans vos rideaux à fleurs je vous savais dormant ;
Mais je croyais sentir à travers la fenêtre
Quelque chose de vous m’arriver par moment.
…
Et me sachant tout près de vous dans la nuit calme,
J’imaginais qu’un peu de mon âme en émoi
Devait aller vers vous avec un bruit de palme,
Et qu’en ce moment-là vous rêveriez de moi !
Georges Rodenbach
Source : “Oeuvres de Georges Rodenbach” tome 1, édité par “Mercure de France” 1923
illustration : Affiche de « La Traviata » de Rafal Olbinski
Elle a ravi mon cœur et devant sa beauté
Je fonds comme la cire au souffle d’un brasier.
Elle est noire ? Qu’importe ! Ils sont noirs les charbons,
Mais une fois pour nous les charbons allumés,
Ils luisent tout pareils aux roses en buisson.
Asclépiade de Samos
source : « Anthologie de la poésie grecque », Robert Brasillach, Stock 1950
Tableau de Charles LANDELLE » Juive de Tanger »