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Je bannirai du cœur les soucis ténébreux
Qui viennent en rampant déranger l’harmonie
Et je me sentirai calme comme ces cieux
Dont j’aime le silence et la monotonie.[..]
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Les roses comme avant palpitent ; comme avant
Les grands lis orgueilleux se balancent au vent.
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
Même j’ai retrouvé debout la Velléda
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
Ici gît, Étranger, la verte sauterelle
Qui durant deux saisons nourrit la jeune Hellé,
Et dont l’aile vibrant sous le pied dentelé
Bruissait dans le pin, le cytise ou l’airelle.[..]
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La terre maternelle et douce aux anciens Dieux
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;
D’autre côté, Madame Ortie
Qui veut être de la partie,
Avec son cousin le chardon,
Vient citer une médisance
D’une jeune fleur de melon
À qui l’on voit enfler la panse.