Mais le temps même à qui tout cède
Dans les plus doux abris n’a pu fixer mes pas !
Aussi léger que lui, l’homme est toujours, hélas !
Mécontent de ce qu’il possède
Et jaloux de ce qu’il n’a pas.
Dans cette triste inquiétude,
On passe ainsi la vie à chercher le bonheur.
A quoi sert de changer de lieux et d’habitude
Quand on ne peut changer son coeur ?
(extrait)
Nicolas Germain Léonard
source : « Anthologie de la poésie française du XVIII siècle », Gallimard 1997
La terre compte sept milliards d’habitants.
En plus,
Les romanciers et cinéastes en créent autant.
Barbara Botton
Aux yeux des autres, sachons cacher nos peines.
Je te le dis : notre part de plaisirs et de biens,
Nous devons la montrer aux regards de chacun ;
Mais s’il te vient des dieux le dur malheur humain,
C’est dans l’ombre caché qu’il faut que tu le tiennes.
Fragment d’hymne
Pindare
Source : « Anthologie de la poésie grecque » Robert Brasillach, Stock 1950
L’absence a fait son œuvre et quand je l’ai revue
Elle m’a regardé sans douleur ni remords,
Et j’ai cru la sentir, cette calme statue,
S’assoir sur le tombeau de mon bel amour mort.
Et quand, pour la reprendre à des ressouvenances,
J’ai voulu lui parler des bonheurs d’autrefois,
Son cœur fut comme un puits aux vagues résonances
Où bientôt se perdit le frisson de ma voix.
Georges Rodenbach
Source : “Œuvres de Georges Rodenbach” tome 1, édité par “Mercure de France” 1923