Vous n’avez, humble fougère,
L΄éclat des fleurs qui parent le printemps ;
Mais leur beauté ne dure guère,
Vous êtes aimable en tout temps.
Nicolas-Germain Léonard
Dans un coin profond d’herbe verte
Fleurit la digitale rouge ;
Toutes ses clochettes ouvertes
Elle éclaire l’ombre et ne bouge.[..]
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser ;
La fleur de l’églantier sent ses bourgeons éclore.
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embrasser ;
Et la bergeronnette, en attendant l’aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.
Alfred de Musset
J’adore la banlieue, avec ses champs en friche
Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
Me parle de quartiers dès longtemps démolis.[..]
Je vous rends la fleur d’ancolie.
Je suis en grande mélancolie,
Ami, c’est bien de votre gré
Car vous m’avez trop ignorée.
Dites-moi vrai sans décevoir,
Sans me faire de faux espoirs.