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Moi, qui n’aurais aimé, si j’avais pu choisir,
Qu’une existence calme, obscure et sans désir,
Une pauvre maison dans quelque bois perdue,
De mousse, de jasmins, et de vigne tendue.
Gérard de Nerval
Les champs sont rajeunis, l’air embaume et flamboie
Et l’on sent respirer l’amour dans l’univers ;[..]
Puisse ma libre vie être comme la lande
Où sous l’ampleur du ciel ardent d’un soleil roux,
Les fourrés de kermès et les buissons de houx
Croissent en des senteurs de thym et de lavande.
Les doux gardénias et les roses, dans l’air,
Balancent leurs parfums : vois la belle soirée !
La lune, sur ton sein, du haut de l’empyrée,
Épanche en blancs rayons son rire frais et clair.[..]
Sur les vierges feuillets où mes vers vont éclore
Chaque matin je pose un feuillage ou des fleurs ;
Ils y versent un peu des larmes de l’aurore
Afin d’atténuer l’amertume des pleurs.[..]